Tropiques
Je recherche avec crainte, l'envie dans de touffus feuillages.
Tropiques à ciel ouvert, je m'engage dans la forêt sombre.
Cette prolifique vie végétale murmure de curieux langages.
Des ruisseaux fluent malicieusement d'une grotte profonde.
Les cours d'eau m'entraînent vers une vallée dense.
La musique s'écoule ; allongé sur le sofa, j'hume l'extase.
Danse... Son corps se tord, la grotte s'éventre, la transe.
Je m'engage là où l'inconnu s'accompagne de suaves phrases.
Des bruissements cunnilingues s'échappent de cette crevasse.
Mon corps se redresse en découvrant cette humide végétation.
Les Tropiques se referment. Je suis prisonnier de cette masse,
La découverte d'abîmes exhale en moi de fissibles réflexions.
Le gouffre haletant et béant, secoué de spasmes suintant,
S'ouvre de plus en plus à mon approche fermement dirigée.
Je me sens absorbé. Plus loin, la musique rythme nos attouchements.
La défloration de cette jungle progresse par saccades aimantées.
Tropiques clos. Le puits maintenant est comblé.
La vallée s'entrouvre de nouveau, et soudainement inondée,
Par une coulée de lave blanche vivement projetée... je m'épanche...
Les notes fluctuantes achevées, je retombe à ses cotés. Inanaimé.